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les algonquins


L’étoile brille
Sur ton corset,
Légère fille
Du feu follet.

De tige en tige,
Voyage, luis
Danse et voltige,
Flamme des nuits.[1]

L’original de ce chant, comme le dit Schoolcraft, n’est qu’une improvisation d’enfants. Le fond y est tout de même, et pour peu qu’on lui donne une forme française, on est agréablement surpris en constatant que le sujet est fort bien choisi, que ces petits sauvages en ont saisi les aspects poétiques et que leur âme ressemble à la nôtre.

Certes, l’Algonquin est bien doué mais si sauvage, qu’il semble destiné à périr avec ses forêts. Énergique et insouciant ; d’une endurance incroyable, mais enfant plein de faiblesses ; il ne peut s’accommoder de nos préoccupations utilitaires qui l’ennuient, de nos arts qu’il dédaigne, de nos vices qui le tuent, de notre cupidité qui trop souvent l’immole sans pitié à l’esprit des eaux-de-feu. Mais seul, au milieu des bois, il garde ses antiques qualités et peut corriger ses vices par la pratique du christianisme.

  1. « Oncota », p. 61.