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les algonquins

Les résumés suivants vont montrer que plusieurs légendes ont un but moral et exploitent au profit de leurs consciences, le goût des jeunes pour les récits.

La mélancolie et l’amour de la solitude, livrent une jeune fille aux bras d’un manitou, et ses parents, coupables de ne l’avoir pas corrigée, la pleurent le reste de leurs jours.

Le lièvre est victime du lynx dont il a écouté imprudemment les paroles doucereuses.

Deux jeunes gens abandonnent leur tout petit frère que leur mère en mourant leur a confié ; ils le revoient plus tard à demi transformé en loup et comprennent qu’il leur reproche par ses hurlements d’avoir oublié, en cherchant le plaisir, l’accomplissement d’un devoir sacré.

Deux gébies affamées parcourent la terre par ordre du Maître de la vie, et récompensent l’hospitalité qu’elles reçoivent des mortels.

Un jeune gars fait parade de sa force extraordinaire et rend jaloux les Nibanabègues que le font périr.

Trois Abénaquis demandent des faveurs au Maître du monde qui les exauce ; mais, par là même, récompense ou punit chacun d’eux selon l’objet bon ou mauvais de sa prière : l’un veut être aimé de beaucoup de femmes et reçoit des amantes qui le font périr ; le second désire la faculté de produire un certain bruit magique et désopilant : l’exercice