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invoquez Sainte-Thérèse, et les pauvres petites têtes, émergeant de l’eau, lançaient ce cri déchirant : « Kitchitwa Tenèse pimatchiinan. » (Sainte Thérèse, sauvez-nous). On ne sait comment le frère put rattraper en si peu de temps le canot à la dérive, le vider et se porter au secours des enfants que le courant dispersait, pour finalement les sauver tous.

On se trouvait à 150 milles de tout être humain, sans provision, à part une vieille chaudière qui flottait et contenait un reste de thé et de farine.

Mais comment faire du feu. Soudain le frère sort de l’eau une couverture de laine trempée de part en part. On la déroule, on y trouve, enfermée dans une petite boîte de métal, une grosse poignée d’allumettes que l’eau n’avait pas touchées. Ce fut un cri de joie. On prie, on chante, on allume le feu pour sécher les vêtements, on rit comme des fous.

Trois jours plus tard, les enfants rentraient à Weenisk sains et saufs et tous disaient, en tombant dans les bras de leurs chers parents : « C’est grâce à Sainte-Thérèse, si je suis encore vivant. »

MISASK
Misask pour mijack (herbe, (rivière) herbeuse) Algonquin.

Nom d’une rivière, affluent du fleuve Eastmain, dans le Nouveau Québec.

MISCOU
Miscou (marais, herbeux) Micmac.

Miscou est une île à l’entrée de la Baie des Chaleurs, au Nouveau-Brunswick. Le 3 juillet 1534, Jacques Cartier doubla la pointe de Miscou et la nomma Cap d’Espérance. Le premier missionnaire de Miscou fut le Père Sébastien, récollet (1619). Par les soins de Raymond de la Ralde, un poste de pêche fut fondé en 1623 sur cette île ; mais en mars 1628, l’amiral David Kirke vint avec trois navires s’attaquer aux Français du Canada et l’établissement de Miscou fut sa première conquête.

Le maquereau et le hareng viennent frayer sur les bancs de Miscou. À la fin d’avril, époque du dernier dégel, le hareng arrive en bancs et pénètre dans la Baie des Chaleurs. Malgré la voracité de poissons ennemis qui les poursuivent et les dévorent sans merci,

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