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De même que nous avons déjà prévu le cas où des paysans, encore étrangers aux procédés modernes de la grande culture, préféreront garder la propriété individuelle du sol et donner à chaque travailleur son morceau de terrain, il faut prévoir celui où, dans de petits villages agricoles, les paysans, habitant chacun avec leur famille une maison séparée, voudront conserver cette maison en propriété particulière, au lieu de remettre tous les immeubles entre les mains de la Commune comme propriété collective. Nous ne voyons à cela aucun inconvénient, pourvu qu’il ne se trouve pas de travailleurs frustrés par cet état de choses ; si chacun a sa maison et en est content, si en outre la Commune fait bâtir des maisons pour celles des familles qui peut-être n’en auraient pas, tout sera bien. Par la suite, il est probable que les idées se modifieront, et que même dans ces Communes où d’abord la propriété individuelle aura été conservée, les maisons deviendront propriété communale : ce sera au temps et à l’expérience à faire sentir les avantages de cette organisation sur l’organisation ancienne.


2. Échange.


Dans la société nouvelle, il n’y aura plus de commerce, dans le sens qui est attaché aujourd’hui à ce mot.

Chaque commune établira un comptoir d’échange, dont nous allons expliquer le plus clairement possible le mécanisme.

Les associations de travailleurs, ainsi que les producteurs individuels (dans les branches où la production individuelle pourra continuer), déposeront leurs produits