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Mais si la propriété des instruments de travail doit, selon nous, être remise à la corporation, nous ne voulons pas dire par là qu’il y aura, au-dessus des groupes de travailleurs formant les ateliers, une sorte de gouvernement industriel qui ait le pouvoir de disposer à son gré des instruments de travail. Non : les travailleurs des divers ateliers ne font pas le moins du monde l’abandon de l’instrument de travail qu’ils ont conquis entre les mains d’une puissance supérieure qui s’appellerait la corporation. Ce qu’ils font, c’est ceci : ils se garantissent réciproquement, sous certaines conditions, la jouissance de l’instrument de travail dont ils ont acquis la possession, et, en accordant à leurs collègues des autres ateliers la co-participation à cette puissance, ils obtiennent en échange d’être à leur tour co-participants à la propriété des instruments de travail détenus par ces collègues avec lesquels ils ont conclu le pacte de solidarité.

Quant aux rapports des diverses corporations entre elles, aux procédés par lesquels sera déterminée la quantité normale de produits qui doit être livrée à la consommation par chaque branche de l’industrie, et à la manière dont pourra s’organiser l’échange, nous en parlerons dans les chapitres suivants, qui seront consacrés à étudier l’organisation de la commune et des divers services publics, communaux et régionaux.