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qu’a la culture d’une seule espèce de produits, sachant que la culture en grand donne, avec moins de travail, des résultats beaucoup plus considérables, et préférant se procurer par l’échange les produits qui lui manquent, plutôt que de ne les obtenir qu’en petite quantité et en mauvaise qualité sur un terrain qui ne leur serait pas propice.

Il est inutile d’insister sur les avantages de la grande culture et d’en exposer en détail les procédés. Nous nous bornerons à donner une idée de ce que sera l’agriculture de l’avenir, en citant ici une page remarquable d’un rapport présenté dans un des congrès de l’Internationale :

« Voyez-vous, sous ce sol fraîchement défriché, chaulé, nivelé, ces milliers de canaux, véritable système circulatoire d’un nouvel et grand organisme ? De ces canaux souterrains, les uns transportent au loin dans les campagnes le liquide nourricier de la terre, fourni par les égouts des villes, et restituant intégralement au sol ce que les populations urbaines ont reçu du sol ; les autres éloignent des champs la trop grande abondance d’eau. Voyez-vous cette traînée de wagons chargés de chaux ou d’autres sels nécessaires au sol, conformément à la grande loi de la restitution ? la vapeur les entraîne au loin dans les champs pour répandre ces sels précieux dans les terrains où ils font défaut. Voyez-vous cette chaîne de socs parallèles qu’une gigantesque machine à vapeur promène à travers des campagnes immenses ? le même mécanisme emporte en même temps et les hommes, et les instruments aratoires, et les semences ; et plus tard, quand la moisson sera mûre, il repassera pour la faucher, la recueillir et la transporter dans la