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à l’efficacité d’une dictature personnelle pour accomplir l’œuvre de l’émancipation humaine.

Nous nous bornerons à indiquer brièvement quel est le caractère que nous désirons voir prendre à la révolution, pour éviter qu’elle ne retombe dans les errements du passé.

Ce caractère doit être avant tout négatif, destructif. Il ne s’agit pas d’améliorer certaines institutions du passé pour les adapter à une société nouvelle, mais de les supprimer. Ainsi, suppression radicale du gouvernement, de l’armée, des tribunaux, de l’église, de l’école, de la banque, et de tout ce qui s’y rattache.

En même temps, la révolution a un côté positif : c’est la prise de possession des instruments de travail et de tout le capital par les travailleurs.

Nous devons expliquer comment nous entendons cette prise de possession.


Parlons d’abord de la terre et des paysans.

Dans plusieurs pays, mais particulièrement en France, les bourgeois et les prêtres ont cherché à tromper et à effrayer les paysans, en leur disant que la révolution voulait leur prendre leurs terres.

C’est là un indigne mensonge des ennemis du peuple. La Révolution veut faire tout le contraire : elle veut prendre les terres des bourgeois, des nobles et des prêtres, pour les donner à ceux des paysans qui n’en ont pas.

Si une terre appartient à un paysan, et que ce paysan la cultive lui-même, la révolution n’y touchera pas. Au contraire, elle lui en garantira la libre possession, et l’affranchira de toutes les charges qui pesaient sur elle. Cette terre qui payait l’impôt au fisc, et qui était grevée