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MARIE-DIDACE

Amable pour qu’il allât chez le notaire, leur faire rendre justice. À peine d’atteler elle-même et de lui mettre les guides dans les mains, Amable irait… Elle ne permettrait pas à une étrangère de les dépouiller de leur bien.

— Qu’elle prenne son rang, comme j’ai pris le mien en entrant dans la famille. Et qu’elle n’ait pas le malheur !

Près du seuil, une raie de lumière trembla. Dans la cuisine, la pompe geignit. Un craquement de pas jusqu’à la chambre voisine, puis l’obscurité. Les vieux se couchaient. Brusquement, Phonsine dégagea son bras de l’étreinte d’Amable. Les yeux secs, les lèvres serrées, elle resta éveillée, dans la nuit, un poids de haine au cœur.