Didace eut le temps de chasser les animaux avant qu’Amable finît de s’habiller. Un peu calmé, il demanda :
— Lequel de vous trois a laissé la barrière ouverte, hier au soir ?
— Pas moi, sûrement, répondit Amable. Ça doit être le Survenant. Il est rentré le dernier.
— C’est-ti toi, Survenant ? demanda Didace, au pied de l’escalier.
Il attendit en vain la réponse.
— Demandez-moi ce qu’il brette si tard dans le bed, celui-là, à matin. Il a pourtant pas coutume…
À la fin, il s’impatienta :
— S’il faut que j’aille le tirer du nique à c’t’heure, c’est ben le restant…
— Laissez faire, je vas monter à votre place, s’empressa de dire Alphonsine, en s’élançant dans l’escalier.
Mais arrivée à la dernière marche, elle s’arrêta net : la paillasse était intacte, personne n’y avait couché, la chambre telle que la veille au soir, sauf que les hardes du Survenant et son paqueton ne pendaient plus au mur.
— Le Survenant est parti !
Pendant que les marches geignaient sous son pas pesant, Didace ne faisait que dire :
— Ça se peut pas ! Ça se peut pas !