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IV

Après, ce fut septembre, la fin de l’été, et les belles nuits, avec des quantités d’étoiles, et d’étoiles toutes proches. Et il y en a qui tombent, comme vous savez, à cette saison-là. On s’asseyait devant la porte. Il faisait doux. L’Homme, parfois, s’en allait tout seul, parmi les champs. Souvent il descendait vers le Fleuve. Quelquefois aussi il restait, et nous étions là, silencieux : le Père n’était pas très bavard, la Mère non plus ; ou il nous parlait des étoiles. Il les connaissait par leur nom, jusqu’à celles-là qu’on ne peut presque pas voir, et il savait le pourquoi de leurs noms. Là-bas, de l’autre côté du Fleuve, les gens savent mieux le ciel que nous, c’était là une des premières choses qu’on leur apprenait à l’école, « même, disait-il, avant de lire. » On pensait que quelqu’un qui ne connaît pas d’abord le ciel ne peut pas s’y connaître sur la terre.

L’Homme avait ses étoiles à lui, qu’il pré-