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PASSAGE DE L’HOMME

qu’on fera accroire que des enfants sont morts à cause de lui. Si les messieurs étaient meilleurs, les grands messieurs, le Bon Dieu nous serait plus tendre ! Monsieur le Curé lui-même, s’il était un peu plus donnant, moins coléreux, moins content de lui… La Zulma ne dit pas grand’chose, mais elle voit ce qu’elle voit ! »

Mais la plus belle visite, c’était celle des enfants, quand l’un d’eux, ou deux à la fois, osaient venir.

La plupart avaient connu l’Homme. Et parce que l’Homme était parti, il leur semblait plus grand encore. Certains l’aimaient, et le disaient. Et d’autres, qui croyaient le Maître d’École et le Curé, pensaient pourtant à lui comme à quelqu’un qui sort de l’ordinaire, et presque avec admiration.

« Reviendra-t-il ? » Il me fallait être prudente. Il me le fallait d’autant plus qu’avec les froids, la Maladie avait repris, et que les morts, de petits et de grands, devenaient chaque semaine plus nombreuses.