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Lambert, président, la Chambre décide d’exprimer sa gratitude et ses félicitations à L’Action française pour la vaste enquête qu’elle poursuit « sur la situation économique du Canada français ». M. F.-E. Fontaine veut même ajouter que la revue « gagnerait à se faire connaître davantage des hommes d’affaires » (VI : 635). Mais voici des manifestations plus intéressantes et plus pratiques. La question économique est dans l’air. Précisément, en 1921, l’ACJC décide d’étudier à son congrès de cet été-là, Le problème industriel du Canada français, étude qui sera mise en volume l’année suivante. En 1927, quelques cercles de la même Association continuent de s’occuper du problème économique. La même année, Le Progrès du Saguenay lance, à son tour, une « Enquête économique provinciale » (L’Action française, XVIII : 242). Après le relevé de ces faits consolants, je ne pouvais m’empêcher d’écrire :

Qui nous reprocherait, après cela, de donner au problème économique trop d’importance ou de lui conférer trop de dignité ? Sans doute le matériel n’est pas tout ; mais il faut voir ce qu’il soutient. La lambourde a moins de dignité que la cheminée dans la maison. Mais que deviendra la maison si l’on laisse scier la lambourde ?

Neuf ans plus tard, dans un article spécial à L’Action canadienne-française (XX : 334-344), Édouard Montpetit préconisera la fondation urgente d’ « Un conseil national économique », sans plus de succès que Georges Pelletier.

L’intervention la plus importante serait celle de la Semaine sociale du Canada, en ses assises à Saint-Hyacinthe en 1928. Elle abordait, en son ampleur, « Le problème économique ». De l’énergique conférence d’Olivar Asselin : « L’industrie dans l’économie du Canada français », je note que, lui aussi, revient sur