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VII

Conclusion



Voilà, en quelques-uns de ses aspects, mais en quelques-uns seulement, la vie intime de nos ancêtres. Ceux-là sont nos pères, nos vrais, à qui nos âmes sont immédiatement soudées, que nous n’avons pas le droit de désavouer. Que nous le voulions ou non, leur empreinte sur nous a été profonde et demeure ineffaçable. Si, au jugement de l’universitaire américain John Finlay, l’auteur de The French in the heart of America, ces paysans de la Nouvelle-France, ces coureurs de fleuves, ces « chevaliers de la forêt vierge », ont imprimé quelques traits de physionomie française au front du peuple américain, combien plus leur âme s’est-elle reflétée en nous, les héritiers directs de leur sang, en nous, les descendants immédiats, qui habitons la maison bâtie par eux, qui, dans les fibres mystérieuses de nos sensibilités et jusque dans les globules rouges de nos veines, portons la semence des qualités très nobles de leur race magnanime ? Avouons-le, sans fausse honte : ce qu’il y a de meilleur en nous, nous vient de ces modestes habitants français, de ces soldats épiques de l’ancien