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L’évêque présenta le flambeau de cire blanche à M. de Tracy qui le lui rendit et l’obligea à mettre le feu le premier. Avec le temps les susceptibilités et les contestations s’introduisirent, là comme ailleurs, et un protocole sévère vint règlementer la distribution des torches. Dans les villes il fallut au moins trois torches pour chaque feu de la Saint-Jean qui voulait être conduit selon les règles ; une torche au gouverneur-général, une autre à l’intendant, une troisième au lieutenant du roi. Et malgré toutes ces précautions, il arriva bien quelquefois que le feu prit ailleurs qu’à la pyramide de la Saint-Jean. Dans quelques campagnes, nous affirme Edmond Roy, la fête de la Saint-Jean prenait un autre caractère. On la célébrait par de grandes baignades d’enfants qu’on plongeait dans les eaux courantes du fleuve ou dans des cuves remplies de l’herbe Saint-Jean. Et le soir on allumait des feux sur les hauteurs.[1]

  1. Voir sur ce sujet : Sulte, M. S. R. C. 1916, La Saint-Jean-Baptiste — Gaspé, Les Anciens Canadiens — Histoire de la seigneurie de Lauzon, t. IV, p. 187 — P.-G. Roy, Les petites choses de notre histoire.