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Le Roi connoissant le mérite de Molière, et l’atachement particulier qu’il avoit pour divertir Sa Majesté, daigna l’honorer d’une pension de mille livres. On voit dans ses Ouvrages le remerciment qu’il en fit au Roi. Ce bienfait assura Molière dans son travail ; il crut après cela qu’il pouvoit penser favorablement de ses Ouvrages ; et il forma le dessein de travailler sur de plus grands caractères, et de suivre le goût de Térence un peu plus qu’il n’avoit fait : il se livra avec plus de fermete aux Courtisans, et aux Savans, qui le recherchoient avec empressement : on croyoit trouver un homme aussi éguayé, aussi juste dans 1a conversation, qu’il l’étoit dans ses pièces ; et l’on avoit la satisfaction de trouver dans son commerce encore plus de solidité, que dans ses Ouvrages. Et ce qu’il y avoit de plus agréable peur ses amis, c’est qu’il étoit d’une droiture de coeur inviolable », et d’une justesse d’esprit peu commune.