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nous aidèrent grandement, Et je ne parle que des plus connus.

Mais je dois faire une place à part à Luce. D’abord, ce fut à lui que je dus de connaître d’autres artistes, et quelques littérateurs.

Toujours prêt, on pouvait lui demander n’importe quel service, il se mettait en quatre pour vous satisfaire. Et, ce qui est plus rare, je ne lui ai jamais entendu faire la moindre critique sur ses confrères. Il les défendait, au contraire, lorsque quelque rosserie était hasardée contre eux en leur absence. Cela, même lorsque celui qui était attaqué n’était pas tout à fait de ses amis.

Vers 1908 ou 1909, je fus mis en relations avec un groupe de jeunes Chinois désireux d’apporter de l’extérieur leur concours à ceux de leurs camarades qui travaillaient à préparer la révolution en Chine.

Ils avaient fait venir des caractères chinois, et se proposaient de publier un journal destiné à être expédié en Chine et aux associations chinoises éparpillées sur divers points du globe.

Leur journal devait s’appeler « Les Temps Nouveaux ». Ils me demandèrent de leur laisser prendre l’adresse de la rue Broca et de bien vouloir recevoir leur correspondance. Ce que j’acceptai de grand cœur.

Je suis persuadé qu’ils contribuèrent pour une bonne part au succès de la Révolution qui mit fin au Vieux Régime chinois. La plupart, d’ailleurs, partirent pour la Chine quand elle éclata. Leur journal cessa alors de paraître.