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le signer avec nous. Nous recueillîmes 15 signatures, À peu près tous ceux auxquels nous nous étions adressés.

Lorsqu’il fut publié, les adhésions nous vinrent nombreuses. Plus d’une centaine, dont la moitié d’Italie, figurèrent à la suite de cette « Déclaration », lorsque Guérin la publia en brochure.

Nous aurions pu en trouver quantité d’autres si nous avions eu le loisir d’écrire un peu partout. Dans le tas de lettres que je possède, j’en retrouve une de Pindy dans laquelle il regrette de ne pas avoir été appelé à signer notre Déclaration, exprimant l’espoir, qu’a la fin de la guerre, ces divisions disparaîtraient et que nous pourrions — ensemble — reprendre la bonne lutte.

Pauvre Pindy ! Je crois qu’il vit la fin de la guerre, mais la reprise de notre propagande, elle fut bien piteuse. Il avait cent fois raison. Mais il y avait ceux qui avaient pour mission d’envenimer nos dissensions, et qui profitèrent de ce que nous n’avions plus notre journal pour empoisonner l’esprit de ceux qui ne connaissaient rien du mouvement d’avant-guerre.

Et aussi quelques vieilles rancunes qui avaient à se satisfaire.

Un jour, je reçus une lettre de P.-H. Loyson, qui professait, m’écrivait-il, une « affectueuse admiration » pour moi et me voulait voir.

Si, à la lecture de cette lettre, quelqu’un fut estomaqué, ce fut moi, « En affectueuse admiration » ! Bigre ! ce n’était pas de la petite bière ! C’était le moment de se pousser du col.

Je ne me rappelais m’être rencontré qu’une fois avec Loyson. C’était à un déjeuner, pour l’anniversaire de Zola. Ma figure ne sembla pas l’avoir frappé outre mesure, car ayant à lui demander un renseignement — il était un des organisateurs — ce fut à peine s’il daigna me répondre. Et cela d’une façon plutôt rude. Ce que voyant, je ne l’importunai pas davantage.

Qu’importait ! J’étais curieux de savoir ce qu’il pouvait bien avoir à me dire. Après en avoir causé avec ma femme,