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ciencieuse, s’il ne veut pas laisser glisser dans son œuvre une anomalie qui la déparerait.

Quelle que soit l’imagination de l’artiste, quelles que soient sa patience et sa minutie à reproduire ce qu’il voit, on ne conçoit bien que les choses dont on a compris le mécanisme. Quel que soit son enthousiasme pour son œuvre, si ses connaissances sont bornées comme elles le sont, de fait, par l’éducation actuelle, l’œuvre en souffrira certainement ; par des points de détail peut-être, mais qui n’en choqueront pas moins celui qui aura des connaissances spéciales sur le point négligé ! Et lorsque s’élèvera le niveau intellectuel du public, ces défectuosités pourraient être plus nombreuses si l’artiste ne s’élevait pas lui-même.


Dans la société actuelle, nous voyons déjà ce mouvement de recherche des affinités s’opérer. Nous avons cité les Orphéons, fanfares, sociétés chorales, elles sont ce que le niveau moyen les fait, pourquoi ce qui est possible par l’entente en art moins relevé ne le serait-il pas en art plus transcendant ? Les essais d’association pour organiser les représentations théâtrales d’une esthétique donnée, ne sont plus à compter. Il y en a deux que pour leur valeur on peut citer : le Théâtre Libre et l’Œuvre.

Dans la société actuelle, elles sont entravées par la question financière, elles laissent encore place à la hiérarchie. Forcés de faire appel au capital, autant, sinon plus qu’aux bonnes volontés, les initiateurs sont forcés de se grouper selon les circonstances, plus que selon les affinités. Malgré toutes ces causes