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en éprouvera le besoin ou bien elle lui sera demandée par des admirateurs. En ce cas, il aura le concours assuré de ces derniers, il n’aura aucune difficulté de mener cette publication à bonne fin.

S’il est seul à éprouver le besoin de se voir éditer, les difficultés seront nombreuses il est vrai, mais non insurmontables. Le pis qu’il pourra éprouver sera de se voir forcé de se faire graveur, imprimeur, au cas où il n’arriverait à intéresser personne à son œuvre.

Forcé de s’entendre avec les groupes producteurs des matières premières dont il aura besoin, ce sera à lui de les intéresser à son idée ou de trouver la façon de leur être utile pour en obtenir leur concours. Mais, en tous cas, ce serait un large champ ouvert à l’activité de l’individu ; ce serait l’élargissement de sa personnalité, tandis que la société actuelle n’en est que le rétrécissement.

L’homme ne peut être universel, mais il ne peut non plus raisonner sainement sur une chose, qu’à condition d’avoir au moins une notion des autres. Les connaissances humaines comme les événements, s’enchaînent et se suivent. Causes et effets, chacune à leur tour, elles ne peuvent être comprises qu’à condition de les grouper et de ne pas les considérer isolément.

L’œuvre d’art n’approche de la perfection que lorsqu’elle laisse le moins de prise possible à la critique. Elle ne devient chef-d’œuvre que lorsqu’elle est impeccable. Et comme toute œuvre de valeur est forcée d’embrasser un champ plus ou moins vaste de conceptions, elle force l’artiste s’il veut être sincère à étudier tout cet ensemble de choses d’une façon cons-