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enfants se développant dans toute la plénitude de leur force, tout en étant allaités non seulement par une nourrice étrangère, mais aussi par des moyens artificiels, et cela dans des conditions malsaines où les parents pauvres sont forcés de se débattre, et de refuser, par suite, une foule d’améliorations et de perfectionnements que leurs moyens financiers, leur développement intellectuel, ne permet pas d’appliquer.

L’allaitement par la mère n’est donc pas indispensable, et les affirmations en ce sens peuvent être rangées avec nombre d’autres affirmations soi-disant scientifiques dictées par des mobiles d’intérêt de classe. La bourgeoisie voit la haine décoller sa famille, et elle voudrait créer, en dehors des sentiments, une morale qui forçât les mères à garder leurs enfants près d’elles.


Quelles facilités ne trouvera-t-on pas dans la société future, où, en premier lieu les produits ne seront plus sophistiqués par des trafiquants rapaces, où la nourriture des animaux choisis pour l’allaitement de l’enfance serait appropriée à sa destination, où les animaux eux-mêmes seraient placés dans des conditions de bien-être qui en feraient des animaux robustes et sains, au lieu d’être anémiés et phtisiques, comme la plupart des vaches laitières de nos grandes villes.

Ceux pour lesquels un changement de climat serait reconnu nécessaire, n’auraient pas pour cela, à être privés des soins de leur mère. Ce qui fait la difficulté des déplacements aujourd’hui, c’est l’élévation des frais de locomotion, et, qu’ensuite on n’est pas toujours assuré de trouver des moyens d’existence où l’on se transportera. Dans la société future, les individus pourront se déplacer le plus facilement du