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meront leurs enfants auront toute latitude. « Mais celles qui ne seraient pas capables de les élever ? » nous dit-on.

Dans la société actuelle, malgré toutes les difficultés et les mauvaises conditions d’existence qui entravent les individus, les mères ne font aucune difficulté pour remettre, à une nourrice, l’enfant qu’elles ne peuvent — ou ne veulent — élever : ouvrières pour pouvoir continuer de travailler ; bourgeoises, pour ne pas avoir l’embêtement des soins à donner à un enfant, pour ne pas flétrir une gorge qui, croient-elles, ne serait plus si appétissante à étaler, en un décolletage savant ; pour rester plus libres de ne pas manquer un bal ni une soirée.

Quelle est donc la mère, qui, dans la société future, lorsqu’elle pourrait elle-même se déplacer avec lui, se refuserait à confier son enfant aux soins d’une nourrice volontaire, lorsqu’il lui serait démontré que la santé de l’enfance en dépend ? D’autant plus que l’allaitement de l’enfant par la femme, n’est pas, croyons-nous, une condition sine qua non de santé pour l’enfant, et qu’il suffirait, à la mère, d’opérer un simple déplacement et de s’établir en les conditions climatériques exigées, pour pouvoir continuer de donner, elle-même, les soins dont son enfant aurait besoin.

C’est le rôle physiologique de la mère d’allaiter son enfant. Lorsqu’elle peut le faire sans inconvénient pour elle et son enfant, cela n’en vaut que mieux. Mais certains docteurs ont voulu partir de là pour affirmer que l’allaitement par la mère était un élément indispensable au développement normal de l’enfant. Mais, tous les jours, nous voyons sous nos yeux des