Page:Grave - La Société future.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ces savants-là sont toujours prêts à justifier toutes les oppressions, toutes les iniquités, pourvu qu’on leur solde leur complaisance en décorations et en crachats. On croirait, vraiment, qu’à force de rabaisser les autres, ils s’imaginent se hausser d’autant.

Que n’a-t-on pas invoqué pour prouver cette prétendue infériorité de la femme : sa faiblesse musculaire, comparée à celle de l’homme, la moindre capacité de son cerveau, pour ne parler que des choses parfaitement établies, sans parler d’une soi-disant inaptitude aux sciences exactes, et d’une prétendue physiologie qui voudrait prouver que les organes sexuels de la femme ne sont qu’un arrêt de développement des organes de l’homme.

Mais, lorsqu’il fut bien établi que le cerveau était l’organe de la pensée, les partisans de l’infériorité féminine crurent avoir enfin trouvé une base inébranlable pour leur doctrine, et c’est là où ils se sont retranchés. Dans toutes les races humaines, en effet, le cerveau de la femme est, normalement, inférieur en poids à celui de l’homme.

Il est également prouvé que, toutes proportions gardées, le cerveau le plus lourd, a plus de chances d’être mieux doué, cela est hors de contestation. Que répondre à ces faits ?

Une chose bien simple : lorsqu’on fait de la science, réellement de la science, dans le but d’apprendre, d’augmenter ses connaissances, et non en vue de s’en faire une arme de guerre pour justifier une idée conçue a priori, on compare, un à un, les éléments du procès, on fait entrer en ligne de compte tous les rapports accessoires qui complètent la chose en la compliquant, on étudie les modifications que ces rapports