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tion des uns les autres, scandalisez-vous donc ensuite de récolter haine et tempête ! L’homme qui s’asseoirait sur un fourneau de mine, et y mettrait le feu après l’avoir chargé serait tout autant que vous, en droit de s’étonner, de sauter en l’air… s’il en avait le temps.

Tout autrement constituée serait la nôtre : La propriété individuelle serait abolie, les individus n’auraient plus besoin de thésauriser pour s’assurer la certitude du lendemain. Le stimulant des individus ne serait plus le désir d’amasser, le besoin d’arracher bon gré, mal gré, sa pitance, mais le besoin d’agir, de se perfectionner, d’aspirer toujours à un mieux idéal. Les relations des groupes et d’individus ne s’établiront plus en vue de ces échanges où chaque contractant ne cherche qu’à enfoncer son partenaire ; les rapports n’auront pour but que de se faciliter mutuellement la besogne, l’entente sera facile, les causes de discorde auront disparu, les relations sociales pousseront les hommes vers la solidarité au lieu de les exciter à se nuire. Semez l’entente, vous récolterez l’union.


Nous l’avons vu aussi, cette entente certainement, ne s’établira pas parfaite du premier coup. Les miracles ne s’improvisent plus. Avant d’arriver à ce que cela marche sans heurts ni froissement, il y aura sans doute bien des hésitations, bien des tâtonnements, bien des déceptions, mais nous avons encore vu que nous n’espérions pas cette transformation du jour au lendemain ; que, pour qu’elle s’établisse et soit durable, cela demanderait de longs efforts.

Le travail sera long, pénible, nous l’accordons, et