Page:Grave - La Société future.djvu/301

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dont les différentes conceptions pourraient s’amalgamer et s’adapter dans le même édifice, se grouperaient pour la construction du modèle convenu, en faisant distribuer les appartements que chacun aurait choisis d’avance, selon les adaptations particulières de chacun. Cela compliquerait peut-être un peu plus la chose, mais ne la rendrait pas insoluble, croyons-nous.

Dans la société future, pas plus que dans la société actuelle, on ne tiendra à user ses forces mal à propos. L’entente entre les individus sera forcément le régulateur de leur conduite. L’individu qui voudrait s’isoler, vivre de ses seules forces, en n’usant que des produits qu’il fabriquerait lui-même, celui-là se ferait une vie impossible, forcé qu’il serait de travailler sans cesse et sans relâche pour arriver à ne se donner qu’une médiocre aisance.

Les individus auront donc certainement à mettre la main à la production de quantité d’objets dont ils auront besoin, mais cette production devra se faire en commun afin de profiter des progrès mécaniques, et de plus, la fédération des groupes entre eux, permettra aux individus de pouvoir profiter de quantité de produits sans avoir à les façonner ; et les échanges entre groupes, seront un puissant moyen de dispersion des produits accumulés, car il est bien évident que si un outillage mécanique, une fois en train, peut produire en une heure ou deux de travail, dix fois plus que l’individu n’en a besoin, celui-ci ne s’arrêtera pas au bout de cinq minutes, sous prétexte qu’il a ce qu’il lui faut. Il perdrait ainsi en mise en train, en démarches tout son temps avant d’arriver à produire la moitié des différentes sortes d’objets qu’il lui