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comme une des corporations où le travail serait des plus répugnants, et dont personne ne voudrait plus tenir l’emploi au lendemain de la révolution.

L’exemple n’est peut-être pas des mieux choisis, car, déjà, dans la société actuelle, le travail se fait mécaniquement, et on commence à construire des bâtiments où les fosses, continuellement lavées par un système d’irrigation qui les nettoie de fond en comble, sont débarrassées de leur contenu aussitôt qu’il est déposé, et suppriment ainsi l’intervention du vidangeur. L’aménagement des locaux, s’opérant graduellement, nous pouvons être à même de voir disparaître cette corporation.

Mais, comme l’exemple nous est donné plutôt pour désigner, en général, une occupation malpropre ou répugnante, que pour désigner un métier plus spécialement qu’un autre, et que du reste, il en serait également de même pour chaque emploi, l’argument vaut tel qu’il est, et voyons ce qu’il en deviendrait d’une société qui n’aurait pas trouvé le moyen de se passer du service des vidangeurs, et serait menacée de ne trouver parmi ses membres, personne pour remplir cet emploi.

Quel bien grand malheur ! Voilà toute une société embrenée pour ne pas avoir à sa tête une autorité pour décréter son désembrènement. Et on ose encore douter de l’utilité du gouvernement ! Voilà une occupation toute trouvée pour nos politiciens sans travail au lendemain de la révolution, et dont le crétinisme pourrait les rendre inaptes à s’adapter à toute autre besogne !

Raisonnons pourtant.

Dans une maison où ce petit travail serait à opérer,