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ils auront fort raison. Mais est-ce à dire qu’ils se refuseront encore à pratiquer leur métier, si cela était de toute nécessité, et qu’il n’y eût qu’eux capables de le faire.

Eux aussi ne voudront plus peiner quatorze heures par jour, sur le même travail ; eux aussi voudront des conditions saines et agréables pour l’accomplissement de leur besogne ; eux aussi, voudront varier leurs occupations, et tout cela devra s’accomplir. Mais tous ces progrès accomplis, pourquoi se refuseraient-ils d’aider ceux qui auraient besoin de leurs aptitudes et de leur connaissance de leur ancien métier ?

Pourquoi, en effet, une certaine classe d’individus serait-elle seule sacrifiée aux œuvres répugnantes et malsaines ? Si cette œuvre est d’intérêt général, pourquoi chacun n’en prendrait-il pas sa part ? Si elle n’est profitable qu’à une certaine catégorie, de quel droit cette catégorie voudrait-elle en contraindre une autre à lui produire ce dont elle a besoin ?

Si le métier en question est de nécessité sociale, la besogne devra se répartir entre tous les membres de l’association, les anciens ouvriers de ce métier y apporteront leurs connaissances et serviront de professeurs aux autres. Si ces produits ne sont réclamés que par une certaine catégorie d’individus, eh bien, ces individus auront à s’organiser eux-mêmes pour produire ce dont ils auront besoin, et à s’entendre avec ceux qui pourront les aider de leurs conseils et de leur expérience.

Et pour appuyer notre argumentation, nous prendrons un exemple dans chacun des ordres de faits que nous venons de citer. Dans le premier, — métiers malpropres — on cite la corporation des vidangeurs,