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individuelles, en en exagérant une jusqu’à l’hypertrophie — c’est que, plus l’individu s’adonne à un certain genre de travail, plus il répète les mêmes mouvements, plus il devient habile dans cette spécialisation, plus s’accentue la précision et l’accélération de ces mouvements. Cette spécialisation de l’ouvrier est utile au capitaliste qui ne cherche qu’une chose : tirer le plus possible, avec le moins de temps, de son outillage, — fer ou chair, c’est tout un pour lui. — L’ouvrier, une fois lancé dans cette direction est forcé de s’y tenir, il n’a pas les moyens de recommencer un apprentissage nouveau, et les employeurs ne recherchent que ceux dont l’apprentissage fait, leur assure un rendement productif immédiat.

Il est hors nature que l’individu atrophie ses facultés diverses au bénéfice d’une seule. Une société normalement constituée doit lui permettre de se rendre indépendant des milieux et des circonstances, en lui permettant de développer toutes ses facultés. Si cette variété de travaux le mène à produire un peu moins vite dans chacune des branches de ses facultés, la diversité de ses occupations compensera largement cette légère perte, sans compter l’apport du développement de l’outillage mécanique.


On a parlé des travaux pénibles et dégoûtants, affirmant que, « si les individus ne sont pas intéressés, par un avantage quelconque, à les choisir, il ne se trouvera personne pour les accomplir. »

Les individus qui, actuellement sont, de par les circonstances, condamnés à faire les travaux répugnants ou malsains de la société, la révolution faite, voudront, fort probablement en bénéficier, et en cela