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dans un tas de choses accessoires que, parfois il répugnerait à un autre de faire. Nous voyons tous les jours cela se produire sous nos yeux, et ainsi engrenés dans les groupes producteurs, les plus réfractaires au travail trouveraient encore moyen de se rendre utiles.


On a objecté encore les Orientaux, les habitants de certaines îles ou certains pays équatoriaux dont la mollesse est proverbiale et pour qui la paresse est un véritable culte. Mais, dans ces pays, la mollesse des habitants est en raison du climat, et d’autre part, la facilité de vivre y est si grande que rien ne force les indigènes à faire violence à leur nature. Il suffit d’étendre la main pour y gagner son repas ; une poignée de dattes, de riz ou de millet, suffisent à faire vivre un homme tout un jour ; les vêtements se trouvent tout faits, dans les feuilles des arbres ; les raffinés se donnent un peu plus de mal en battant certaines écorces, mais tout cela n’exige pas grand effort en somme.

Pour avoir voulu les plier à notre genre de vie, les Européens ont décimé des populations qui étaient auparavant, des modèles de force et d’élégance, et vivaient avant leur arrivée, dans les meilleures conditions de bonheur et de félicité. Une libre assimilation de nos connaissances, une lente adaptation auraient pu les faire progresser, la violence et l’autorité les ont décimées ou fait rétrograder.

Vouloir contraindre par la force brutale, les récalcitrants au travail serait les mettre en révolte contre la société. Ils chercheraient alors à se procurer par la ruse ou la force. — le vol et l’assassinat de la société actuelle — ce qu’on leur refusera de bonne