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culaire, ou pour procurer une plus grande jouissance à nos exploiteurs actuels, on aura ainsi réduit la part d’efforts exigée de chacun.

Lorsque, d’autre part, une meilleure distribution du travail aura encore diminué cette part ; lorsque l’extension de l’outillage mécanique aura augmenté la production, en réduisant aussi les heures de travail ; lorsqu’on aura assaini les ateliers, en les installant dans les locaux qui existent déjà et que l’on pourra facilement adapter à leur nouvelle destination, et où l’on trouvera place et aération ; lorsque, encore, dans les travaux pénibles et répugnants, on aura substitué au travail de l’homme le travail des machines et que, par suite de toutes ces améliorations immédiates, on aura transformé le travail en un exercice salutaire, il nous semble que les causes productrices de fainéantise seront déjà considérablement diminuées ou amoindries.

Lorsque, surtout, on aura transformé l’idéal humain, et qu’il sera devenu aussi honteux de vivre en parasite que cela est honorable aujourd’hui.

On ne pourra pas nous objecter que tout cela ce sont des rêves : ce sont des faits positifs ; tous les économistes conviennent que, dès à présent, avec une meilleure distribution de travail, les huit heures réclamées par les socialistes seraient largement suffisantes ; d’aucuns parlent même de six, cinq et quatre heures. Or, dans ce meilleur aménagement de forces dont ils parlent, il n’est nullement question de la suppression de leur domesticité, des emplois nécessaires à assurer la bonne marche de leur exploitation et de leur autorité, nullement question de supprimer tous ces emplois nécessités par un luxe idiot dont on com-