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sions de statistique. Mais ceux qui se croiront lésés ?… comment les satisfera-t-on ? Cette moyenne la leur imposera-t-on de force ? Certains collectivistes se gendarment quand on leur dit que leurs commissions seraient des gouvernements, « Administration », oui, « gouvernement, non », répondent-ils.

De deux choses l’une, pourtant, cette adoption de la valeur sera imposée, ou les travailleurs auront acquis assez de sens pratique, d’abnégation sur les petites questions d’intérêt, pour accepter une chose qui leur paraîtrait préférable à l’état de choses actuel ?…


Pourquoi, alors, leur refusez-vous cet esprit de solidarité, lorsqu’il s’agit de la société anarchiste ?

D’autre part, en créant les bons de travail — c’est le nom de la nouvelle monnaie, — comment empêchera-t-on l’accumulation ? autre difficulté très importante à résoudre, sinon on ouvre la porte à la possibilité de capitaliser.

À cela on a répondu que, l’accumulation ne pouvant porter que sur des objets de consommation, la propriété immobilière, le sol, l’outillage, etc., étant inaliénables, les dangers de cette accumulation ne pourraient être bien grands.

Au point de vue de la reconstitution de la propriété individuelle, il est bien évident que cette accumulation ne pourrait être bien dangereuse. Mais il y a un danger moral : en permettant aux individus d’amasser et de thésauriser, on leur fournirait le moyen de reconstituer le commerce et la concurrence individuelle que l’on a la prétention de détruire dans la reconstitution de la nouvelle société. Au lieu d’amortir l’esprit de lucre et de mercantilisme si funestes aujour-