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façon à faire désirer à chacun la perte de son concurrent puisqu’il doit profiter de ses dépouilles.


Nous avons dit plus haut que c’était le travail seul qui était le producteur de toute richesse. En effet, on pourrait entasser toutes les pièces d’or, d’argent, toutes les valeurs financières, combiner tous les transfèrements et tous les virements possibles, brasser le tout, tant que l’on voudra, le temps ne les augmentera pas d’un gramme, les espèces ne feront pas de petits. Les spéculations les plus abstraites et les plus fictives supposent toujours un produit naturel, une certaine dose de travail sur lesquels puissent se baser leurs calculs.

Que l’on supprime ces valeurs, les relations, certainement seront modifiées, les conditions d’existence et du travail prendront une autre tournure, à coup sûr, mais, somme toute, il n’y aura pas un gramme de moins de viande, un grain de blé de moins. L’humanité pourrait continuer de vivre, tandis que du jour où les producteurs refuseraient le travail, la bourgeoisie avec son capital ferait triste mine. C’est donc le travail qui est le vrai producteur de richesses. Le capital représente toute la valeur et le produit dont le travail a été frustré.

Si les premiers trafiquants s’étaient contentés d’échanger des objets de consommation contre d’autres objets de consommation, ils n’auraient pu se créer de capital. Si deux individus échangent deux objets d’égale valeur, ils ne sont pas plus riches après qu’avant. Ils peuvent être davantage satisfaits l’un et l’autre, en possédant un objet qui éveille davantage leur affection, mais c’est le seul avantage qu’ils en