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pour la propagande de l’idée que pour l’organisation de la Société future. Si l’on veut préparer une révolution qui réponde à l’idéal conçu, il faut pour propager ses idées, agir selon les principes préconisés, selon les idées émises, s’habituer à agir selon sa conception sans attendre de mot d’ordre de qui que ce soit, éliminer de sa façon d’agir ce que l’on attaque dans la société actuelle. Agir autrement serait se préparer le retour, à bref délai, des mêmes errements que l’on veut détruire.

Plus pratiques que ceux qu’ils combattent, les anarchistes doivent s’inspirer des fautes commises afin de les éviter. Faisant appel à l’initiative individuelle, ils n’ont pas à perdre leur temps à discuter sur l’efficacité ou l’utilité de tel ou tel moyen. Ceux qui sont d’accord sur une idée se groupent entre eux, pour la mise en pratique de cette idée, sans se préoccuper de ceux qui n’en sont pas partisans ; de même que les partisans de telle autre idée se grouperont pour la mise en pratique de cette idée, de cette façon, chacun travaille au but commun sans s’entraver.

Ce que veulent avant tout les anarchistes, c’est l’élimination des institutions oppressives, leur disparition complète ; l’expérience doit les guider sur la façon de mieux les combattre. C’est le seul moyen de faire de la besogne pratique, au lieu de perdre son temps en discussions inutiles, le plus souvent stériles, où chacun veut faire prévaloir sa façon de penser sans réussir à convaincre ses contradicteurs, quand il n’en sort pas lui-même ébranlé dans sa confiance et, par conséquent, moins décidé à mettre son idée en pratique. Discussions qui se terminent ordinairement, par la création en autant de fractions dissidentes qu’il y