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sur l’histoire des sciences, et on s’apercevra vite de l’influence de ces observations isolées provenant des études diverses tentées par des savants amateurs, c’est-à-dire en dehors des observatoires publics.

» Copernic, auquel nous devons le véritable système du monde, était un amateur ; Newton, l’immortel inventeur de la gravitation universelle, l’était également. Un autre amateur, le musicien Herschel, s’est érigé en réformateur de la science et lui a fait accomplir un pas gigantesque, tant par ses nombreuses observations que par ses procédés de construction.

» Le Verrier dirigeait la manufacture de tabacs quand, sur les conseils d’Arago, il commença à se livrer à l’étude de la planète Neptune. C’était donc encore un illustre amateur.

» Lord Ross, qui découvrit tant de nébuleuses dans son immense télescope ; Dombowoki et Burnham, deux infatigables chercheurs dont les travaux sur les étoiles doubles sont connus de tous les savants, n’étaient pas non plus des astronomes officiels.

» Lalande, qui a fait, à l’École militaire, l’étude de 50,000 étoiles, formant l’un des plus beaux catalogues que l’on ait conservé, était encore un amateur.

» M. Janssen, quand il a fait connaître le moyen d’observer les protubérances solaires sans être obligé d’attendre les éclipses, Carrington et Warren de la Rue, quand ils ont publié leurs admirables observations du soleil, étaient toujours des amateurs.

» Nous devons signaler encore : Goldschmitt, un peintre qui avait son atelier à Paris, et découvrit avec une faible lunette 14 petites planètes ; le docteur Lescarbault, le savant médecin d’Orgères, qui, à l’aide d’un outillage rudimentaire, observa pendant vingt