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nombrables pourront être les groupes qui se formeront certainement du jour où la libre spontanéité des individus pourra se donner carrière. D’où il résulte que c’est une erreur de vouloir faire converger les efforts de tous vers une amélioration sociale prise en dehors du bonheur individuel, c’est vouloir aller à contre-sens.

Que l’on élargisse le champ d’évolution de l’individualité, et l’on obtiendra une bonne évolution sociale. Si l’on veut que le fonctionnement de cette association de forces, que nous reconnaissons indispensable, ne soit pas entravé, il faut que l’individu, dans cette union d’efforts, ne soit lésé dans aucune de ses aspirations, entravé dans aucun de ses mouvements. L’état social n’ayant, pour lui, de raison d’être qu’autant qu’il y trouvera avantage, l’harmonie sociale ne pourra exister que lorsque chacun pourra librement évoluer.

Si un seul individu s’y trouvait lésé, pour lui l’association serait un mal, n’aurait pas de raison d’être et il aurait, par conséquent, le droit de s’en retirer, de se mettre en révolte contre les lois qu’elle voudrait lui imposer.