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différences d’aptitudes, de conception, sont à l’infini, mais n’entraînent pas chez l’homme une modification de l’organisme, rendant impossible à un individu l’adaptation à des aptitudes dont, primitivement, il n’avait pas la tendance ; sa situation dans la société n’a donc rien à voir avec la spécialisation de travail des cellules dans l’organisme, des neutres chez les insectes.


Du reste, à ces affirmations prétendues, indûment, scientifiques, c’est la science bourgeoise elle-même qui va répondre par l’organe d’un individu qui, tout en niant l’autorité en science, ne se faisait pas faute de la pratiquer en politique et, parmi les fonctionnaires, n’en fut pas un des moins chamarrés.

« …. La centralisation dont parle M. Haeckel existe-t-elle réellement chez eux ? (les êtres pluricellulaires.) Leurs cellules sont-elles divisées en cellules dominatrices et cellules obéissantes, en maîtres et en sujets ? Tous les faits que nous connaissons répondent négativement avec la plus grande netteté.

» Je n’insisterai pas sur l’autonomie réelle dont jouit manifestement chacune des cellules de tout organisme pluricellulaire ; ni M. Haeckel ni personne n’a en effet, nié cette autonomie, mais il est important de bien mettre en relief la nature des limites dans lesquelles elle s’exerce. Nous verrons ainsi qu’elle est beaucoup plus considérable qu’on ne l’admet généralement et que s’il est vrai que toutes les cellules dépendent les unes des autres, il est vrai aussi qu’aucune ne commande aux autres, et que les organismes pluricellulaires, même les plus élevés, ne sont, en