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leurs efforts, les individus, — comme les cellules — deviennent bien dépendants les uns des autres, en ce sens que le bien — ou le mal — ressenti par le tout, sera ressenti par la particule et que l’effet ressenti par la particule commotionnera plus ou moins le tout.

Mais, si dans l’agrégation de cellules qui donnèrent naissance à des organismes plus compliqués, il s’était produit pour un certain groupe de cellules, — comme cela se produit dans nos sociétés pour les travailleurs, — plus de mal que de bien, l’association ne se serait pas faite. Et vous voudriez que l’homme continuât, malgré son intelligence à souffrir un état de choses que n’auraient pas supporté des infiniment petits, à sensorium des plus rudimentaires !

De ces comparaisons, il ressort que la solidarité la plus profonde doit relier les individus associés, mais nullement qu’ils doivent enchaîner leur autonomie ; car si vos raisonnements étaient reconnus vrais, il en ressortirait que l’état d’association est nuisible à l’homme, en amoindrissant son individualité, l’esprit de liberté n’est-il pas la tendance générale de l’être humain ? Pour conserver son intégrité ce dernier devrait donc rester isolé ? conclusion aussi absurde que le raisonnement qui la provoque.

En se créant un outillage mécanique, qu’avec très peu d’apprentissage, il apprend à manier, l’homme échappe à la nécessité de transformer son organisme — comme font les cellules et les insectes, — sa main, merveilleux outil, déjà, pouvant manier et exercer tous ceux que son cerveau inventif le met à même de combiner, lui permet de s’adapter à toutes les circonstances de la lutte pour l’existence, sans arriver à une spécialisation aussi profonde des individus. Les