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la bourgeoisie n’a nul intérêt à avoir un roi ou un empereur qui, tout en étant forcés de la défendre — ils ne pourraient se tenir au pouvoir sans cela — pourraient cependant avoir la velléité de se faire de la popularité parmi les travailleurs aux dépens de ceux qui possèdent — Chose fort peu probable, mais toujours possible cependant, vu que l’on ne sait jamais ce qui peut se passer dans la tête d’un individu.

En exerçant le pouvoir elle-même, la bourgeoisie n’a pas cela à craindre, d’autant plus que le suffrage universel semble donner aux exploités une part de ce pouvoir et de cette autorité.

Les nombreux millions qu’elle serait forcée d’accorder à la liste civile, lui servent à créer des sinécures de plus en plus nombreuses où se casent les siens, augmentant ainsi le nombre de gens intéressés à sa défense. Elle échappe à toute responsabilité, son exploitation du pouvoir étant anonyme.

Le régime monarchique qui aurait eu les scandales parlementaires qui ont crevé comme des pustules sur le régime que nous subissons, ou qui aurait osé faire des lois restrictives comme en ont fait les républicains qui nous gouvernent, ce régime en serait mort.

Le suffrage universel s’il en a été éclaboussé, c’est si peu qu’il reste encore la meilleure arme gouvernementale aux mains de la bourgeoisie.


Et puis, c’est une erreur de croire qu’un gouvernement fasse absolument ce qu’il veut. L’axiome :