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plus positifs qu’à faire chorus avec les ignorants.

Nous ferons œuvre virile, nous aiderons à l’évolution ; tandis que, élaguant dans les aspirations humaines ce qui leur semble irréalisable, les socialistes et réformistes de tout genre, ne font en somme, — qu’ils rognent le plus ou le moins — que ce qu’ont toujours fait les pires conservateurs.


Plus que le bulletin de vote, plus que toutes les intrigues parlementaires, cette propagande-là est de la propagande active ; car elle a pour effet de mettre, virtuellement, les individus en lutte avec la société bourgeoise, en leur enseignant de ne pas attendre qu’une loi le leur permette, pour agir selon leurs aspirations.

Si nous cherchons à faire le vide autour de la machinerie politique, c’est pour ne pas abdiquer notre droit d’agir par nous-mêmes ; c’est pour réserver notre liberté d’action, que nous repoussons toutes compromissions avec l’ordre des choses actuel ; c’est pour nous habituer à cette liberté, qui est le summum de nos aspirations, que nous essayons de l’exercer dans notre lutte contre l’état social.

Aux individus qu’ils veulent enrégimenter, les autoritaires disent : « Envoyez-nous à la Chambre faire des lois en votre faveur ! »

À ceux qu’ils veulent faire penser, les anarchistes, après avoir exposé les faits, leur expliquent qu’ils n’ont rien à espérer de personne. Que lorsqu’une chose leur semble mauvaise, ce qu’ils ont de mieux à faire pour la détruire, c’est de faire le vide autour d’elle, de lui résister dans la mesure