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méditation, on fut sur le point de voir les travailleurs refuser, presque unanimement, de courber plus longtemps le dos sous les exigences patronales ; les uns réclamant un simple adoucissement à leur exploitation, d’autres, faisant grève par simple solidarité, pour faire cause commune avec ceux qui avaient déjà commencé.

Peu s’en fallut que la vie sociale ne se trouvât arrêtée par la cessation générale du travail par ceux qui sont chargés d’alimenter, de fournir au luxe et à la paresse de ceux qui s’intitulent l’élite.

Surprises par les événements, les corporations ne se mirent en grève que les unes après les autres, les dernières entrant en lutte, alors que les premières avaient déjà du mal à tenir plus longtemps, le syndicat des chemins de fer, surtout, fut trop long à se décider.

Et puis, aussi, l’intervention du gouvernement républicain qui, fidèle à son rôle de défenseur des privilèges du capitalisme, violant sans scrupule sa propre légalité, vola à la poste des lettres qui appelaient les employés de chemin de fer à la cessation du travail.

A cela, il ajouta la terreur en faisant perquisitionner à grand fracas chez les principaux membres du syndicat, en faisant occuper militairement les principales gares, comme il avait déjà, au début de la grève commencée par les terrassiers, bondé de soldats les rues de Paris.

La grève se continua encore quelque temps par la cessation du travail par de nouvelles corporations, mais, décapitée, elle avait perdu son intensité, et n’était plus qu’une série de grèves particulières.