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et décisives; on n’y laisse parler que de calme et de temporisation au plus grand profit de ces exploiteurs qui, ayant le capital et la force légale pour eux finissent toujours par triompher, tant que les revendications se tiennent dans la légalité.

Mais comme il n’y a pas de contrainte qui puisse empêcher la vérité de se faire jour, certains syndicats prirent une attitude plus ou moins révolutionnaire, puis, comme après tout, les syndicats menaient la lutte contre le patronat pour la défense des salaires, les bourgeois qui n’aiment pas à voir les esclaves s’unir et se concerter pour leur résister et faire leurs affaires eux-mêmes, suscitèrent toutes sortes d’entraves à la formation des chambres syndicales, les tolérant plutôt qu’ils ne les autorisaient, jusqu’à ce que, enfin, une loi leur accordât droit de cité, tout en les maintenant sous la surveillance de la haute police.


Après les avoir eu en abomination, après les avoir subies, certains bourgeois, à l’heure actuelle, ayant compris que leur système, pour se maintenir, devait faire la part du feu, accorder quelques concessions, ou semblant telles, aux revendications qui surgissent de toutes parts, se sont mis à faire du socialisme, et, ayant, par hasard, découvert les Trades-Unions anglaises, se sont enthousiasmés des résultats qu’ils constataient en étudiant leur fonctionnement, ont fini par apercevoir, dans le syndicalisme, l’organisation qui devait faciliter l’entente entre employeurs et employés, cette utopie que poursuivent depuis si longtemps ceux qui vou-