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rente sur la production de ceux à qui ils consentent à la louer[1], — la terre nourrit difficilement la population existante.

Sans compter l’ignorance que favorise une éducation défectueuse et fait que la plupart des gens s’attardent aux systèmes routiniers de culture et de production où ils dépensent beaucoup d’efforts et de travail pour obtenir moins de résultats.

Cependant, malgré ces causes de ruine, elle arriverait encore à nourrir, tant bien que mal, chaque être vivant, si les intermédiaires n’étaient là, emmagasinant les produits, spéculant, agiotant sur eux, de façon à ce que la plupart des individus soient toujours hors d’état d’acheter ce dont ils ont besoin.

Donc, si tous n’ont pas à manger à leur faim, la faute en est à la mauvaise organisation sociale, et non au manque de production. Une meilleure répartition des produits suffirait déjà pour permettre à chacun de manger à sa faim. Un meilleur aménagement de la terre, et un meilleur emploi des instruments de production peuvent amener l’abondance pour tous.

Une compréhension plus nette des choses amènera le paysan à se rendre compte que son intérêt bien entendu est de réunir son lopin à celui de ses voisins ; d’associer ses efforts à leurs efforts pour diminuer sa peine, augmenter sa production.

Et comme personne n’a le droit de stériliser, pour

  1. Quand ils ne l’immobilisent pas en la transformant en terres de chasses, parcs d’agrément, ou qu’ils laissent stérile faute de capitaux suffisants pour l’améliorer, ou tout simplement par négligence.