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« Prenez de vos exploiteurs, tout ce que vous pourrez leur arracher, mais ne vous fatiguez pas dans vos réclamations. Défendez vos salaires, luttez pour les faire augmenter si vous voulez, amis, que ce ne soit qu'une étape pour obtenir davantage. Pas de conciliation entre vous et ceux qui vous louent votre force de production. Poursuivez la lutte, jusqu'à ce que vous aurez repris tout ce qui vous appartient, — c'est-à-dire, la libre disposition de ce que vous produisez, par la conquête de l'outillage et des moyens de production. Et ne vous arrêtez, que lorsque, ayant complètement transformé l'état social, vous serez arrivées à l'établir sur la véritable justice, sur une complète solidarité».

Ah ça ! ceux qui trouvent nos réclamations exagérées voudraient-ils nous dire sur quoi ils se basent pour trouver que le travailleur devrait se trouver satisfait d'une amélioration qui lui permettrait de manger à peu près à son saoûl, de ne pas tout à fait crever de faim lorsqu'il est vieux ?

Si le besoin de manger est le besoin primordial à satisfaire, la vie, pourtant, ne se résume pas en cela seul. Ce besoin une fois satisfait, il en naît d'autres qui, à leur tour, exigent leur satisfaction.

C'est de la naissance de ces besoins, et de la recherche de moyens de les satisfaire, que sont nés le développement de l'intelligence de l'homme, les progrès accomplis, les complications de notre pensée, l'élargissement de nos facultés.

Vous qui avez détruit le droit divin, qui avez dé