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Scène VI
LE PRINTEMPS, UN VIEUX SORCIER, suivi de badauds, et de deux domestiques portant des flacons.
LE SORCIER, entrant.
Pas tous à la fois ! pas tous à la fois !
TOUS.
A nous ! à nous !
LE PRINTEMPS.
Quel est ce respectable aïeul ?
LE SORCIER.
Moi ? je suis le marchand de beauté, je suis celui qui vends l’eau de jeunesse.
Air du Château à Toto.
- C’est moi qui vends l’eau de jeunesse,
- La beauté, l’amour et l’ivresse !
- Ce philtre seul vous rend heureux.
- Grâce à mon eau, quelle fortune !
- On séduit la blonde et la brune,
- Et l’on a toujours des cheveux.
- Messieurs, essayez-en un brin !
- Avec cette eau, l’on est certain
- (bis.) Que, dès demain,
- Sans exception, tout le monde,
- Bossu, bancal, petit ou grand,
- Vont se transformer à la ronde,
- En volontaires d’un an !
LE PRINTEMPS.
Air : V’là z’encore de drôles de jeunesses. (Barbe-Bleue.)
- Vlà z’encor de drôl’s de réclames !
- Et moi, je n’y crois pas du tout,
- Mais du tout !
- Vous nous faites de beaux programmes ;
- Mais d’abord, mon vieux, il faudrait
- Voir l’effet !
- Vous êtes tous de bons apôtres,
- A ton élixir point ne croi ;
- (bis.) Car, avant de l’offrir aux autres,
- (bis.) T’aurais dû l’essayer sur toi.
LE SORCIER.
Alors, tu doutes ?
LE PRINTEMPS.
Absolument !