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––––––––––Cocorico !
–––––––J’en ai comme un vertigo !
REPRISE ENSEMBLE.
LA LUNE ROUSSE.

Bravo ! te voilà redevenu ce que tu étais autrefois.

LE PRINTEMPS.

Et je veux aller à Paris tout de suite. Vite, mes bagages, ma valise, mon sac de nuit, ma couverture, ma canne et mon parapluie ! Il y a si longtemps que je meurs d’envie d’aller à Paris.

LA LUNE ROUSSE.

C’est le moment où tu t’y amuseras le plus ; mais, hâte-toi, car l’été vient à grands pas.

LE PRINTEMPS.

Sapristi ! mais j’y pense, dans ma solitude et mon désespoir, je n’ai pris aucune précaution, je n’ai pas fait d’itinéraire, je n’ai pas de guide, en un mot, je n’ai pas de guide.

LA LUNE ROUSSE.

Pourquoi faire, un guide ?

LE PRINTEMPS.

Je connais si peu Paris, je l’ai si rarement fréquenté, je m’y casserais le nez à chaque pas ; il me faut absolument un guide. (Aux hirondelles.) Voulez-vous me servir de guide, vous, mes jolies hirondelles ?

PREMIÈRE HIRONDELLE.

Impossible, nous ne séjournons pas, nous ne faisons que passer.

On entend un bourdonnement au dehors.

LE PRINTEMPS.

Allons, bon ! encore le vent dans la cheminée !… Ça fait ronron…

LA LUNE ROUSSE.

Mais non, gros bêta, regarde donc !…

Le hanneton paraît à la porte du fond.


Scène VI

Les Mêmes, LE HANNETON.
LE PRINTEMPS.

Un insecte ! il faut que je l’attrape pour ma collection !

Il cherche à attraper le hanneton qui lui échappe.

LE HANNETON.

Tu ne me reconnais pas, moi, ton fils chéri, ta création la plus populaire ? le hanneton !