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À CHAQUE SAINT

méditations ; mais les grands hommes sont indulgents.

— Que voulez-vous, jeune homme ?

— Vous demander un conseil.

— Parlez.

— J’ai l’intention de publier dans la Revue de Pékin une série d’articles sur les tendances de l’école dramatique moderne ; je voudrais remettre en lumière quelques gloires qu’on oublie depuis trop longtemps. Qui mieux que le célèbre Nung-Po peut m’être utile dans cette grande entreprise ? Je prétends terrasser le romantisme.

— Nos ennemis sont puissants, audacieux.

— On doit s’attendre à tout de la part de gens qui ont brisé la césure.

— Qui ne reculent devant aucune monstruosité, pas même devant l’enjambement.

— Qui violent toutes les unités.

— N’importe, illustre Nung-Po, avec votre appui je les combattrai, et j’espère les vaincre ; je crains seulement une chose.

— Laquelle ?

— C’est que cette polémique ne nuise à ma candidature à l’académie.

— Vous voulez remplacer Hiu-Li ?

— J’ai déjà la voix de votre ami Hang-Hong.

— Vous aurez la mienne, jeune homme ; il faut seconder ceux qui veulent mettre en lumière les gloires oubliées ; vous serez des nôtres. Venez me voir demain ; en attendant, je vous promets mon appui.

Fi-Ki remonta en palanquin, et se fit descendre devant la porte de Nou-Fou. Nou-Fou était le chef de l’école