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MOINE QUI DEMANDE POUR DIEU

l’utilité d’une maison de refuge pour les postillons mis à la réforme par les chemins de fer.

— Je le lirai avec d’autant plus d’intérêt que le ministre, jugeant de son mérite par votre réputation, en a fait prendre, je crois, pour toutes les bibliothèques du royaume.

— Oui, Monsieur, le garde-des-sceaux, M. le ministre de l’Intérieur et celui des Travaux Publics en ont pris deux mille exemplaires. S. M. elle-même a bien voulu souscrire pour les châteaux royaux.

— En vous donnant quinze mille francs on n’a pas même payé le premier chapitre de cet excellent travail, dit Georges toujours sérieusement.

M. de Suriac sourit et s’inclina.

— C’est à peine si j’aurai le temps de terminer le travail dont je vous parlais tout à l’heure, reprit M. de Suriac ; le gouvernement vient justement de me charger d’une mission en Hollande pour étudier le système pénitentiaire de ce royaume, et à mon retour je devrai me rendre dans le Périgord, où s’élève en ce moment une maison de détention dont j’ai fourni les plans. J’en surveillerai les travaux.

— N’avez-vous pas par là un beau domaine ? demanda Georges d’un petit air innocent.

— Un modeste manoir qui avait jadis appartenu à ma famille, et que j’ai racheté avec mes économies ; c’est la dette du souvenir.

Quand l’affaire du bureau de bienfaisance fut terminée. M. de Plantade fit demander sa femme.

— Eh bien ? ma tante, dit Georges, que vous a donc