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SWEVEGHEM — SWIFT

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Sweveghem , un détachement de troupes alliées commandées par le général saxon Thielman.

SWEVEZEELE. Localité de Belgique, prov. de Flandre occidentale, arr. de Thielt, à 46 kil. S. de Bruges ; 6.000 hal>. Exploitations agricoles, filatures, fabriques de dentelles, scierie à vapeur, carrosseries, brosseries, briqueteries »

SWIATOPELK ou ZWENTÏBOLD, roi de Lorraine, mort en 900, fils naturel d’Arnoul, roi d’Allemagne, qui lui donna la Lorraine, en 895, à Worms, lors du démembrement qui suivit la déposition de Charles le Gros. Zwentibold prit parti pour Charles le Simple contre Eudes, et fut déposé à cause de sa tyrannie par ses sujets qui le remplacèrent par son frère Louis l’Enfant, fils légitime du même père (V. Lorraine, t. XXII, p. 559). SWIATOPOLK, roi de Moravie (V. Svatopluk). SWIATOSLAV, grand-duc de Iiussie (V. Bussik). SWICHEM (Van), jurisconsulte et homme d’Etat hollandais (V. Aytta).

SWIETEN (Gérard van), médecin hollandais, né à Leyde le 7 mai 1700, mort à Schœnbrunn le 18 juin 1772. Elève de Boerbaave qu’il suppléa à l’Université de Leyde de 4727 à 1788, sa religion catholique l’empêchant d’être titulaire, il se rendit en 1745 à Vienne, pour devenir le premier médecin de l’impératrice Marie-Thérèse. Anobli par l’impératrice à laquelle il avait sauvé la vie (1745), il acquit une grande influence dont il usa dans le sens libéral, fut nommé président perpétuel de la Faculté de médecine, directeur du service médical des armées et inspecteur supérieur de la bibliothèque impériale. Il releva et réorganisa les études médicales à Vienne. Il fit oter aux jésuites la surveillance des études et la censure des livres. Son ouvrage capital est Commentaria in Herm. Boerhaaveaphorismos decognoscendis et curandis morbis (Leyde, 1741 -72, 5 vol. in-4 ; Wurtzbourg, 1787- 91, 11 vol. in-8 ; Tubingue, 1791,8 vol. in-4 ; plusieurs traductions françaises, entre autres, l’édition de 1786, 7 vol. in 12).

Son fils Gottfried, né à Leyde en 1734, mort à Vienne le 29 mars 1803. directeur de la bibliothèque impériale, fut l’ami dévoué de Haydn et de Mozart. Il présida, sous Joseph II, de 1781 à 1790, la commission des études et de la censure. D 1 L. Hn.

Liqueur de Van Swieten. — Solution hydro-alcoolique de sublimé corrosif (bichlorure de mercure). Elle se prépare par simple solution de 1 gr. de sublimé dans un mélange de 900 gr. d’eau, et 100 gr. d’alcool à 80°. On l’emploie soit à l’intérieur comme antisyphilitique à la dose d’une cuillerée (15 centigr. de sublimé) dans un verre d’eau sucrée, soit à l’extérieur à titre d’antiseptique Bibl. : Béer, Friedrich II and van Swielcn ; Leipzig, 1873. — Fournier. G. van Swieten als Zensor ; Vienne, 1*77. — V. Mûller, G. van Suie/en ; Vienne, 1883. SWIÉTÉNIE (S«’/e«e/ !î’aL.)(Bot.).GenredeMéliacées-Swiéténiées, dont l’unique espèce, S. Mahogani L. ou Acajou à meuble, Cèdre des Antilles, est un arbre des Antilles et des régions voisines du continent américain. Feuilles alternes, paripinnées ; (leurs en grappes de cymes terminales ou axillaires, hermaphrodites, pentamères, avec 10 étamines, à anthères biloculairesintrorses ; ovaire supère à 5 loges multiovulées ; capsule ovoïde à 5 valves ; graines ailées. Son bois, très beau, coloré, odorant, sert à faire des meubles. L’écorce est tonique, astringente, fébrifuge ; elle laisse s’écouler une gomme-résine odorante, la gomme d’acajou, qui préserve le bois des attaques des insectes ; on extrait de ses fruits une huile appelée huile de Çaraba. D r L. Un.

SWIETOCHOWSKI (Alexandre), écrivain polonais, né à Stoczek (Pologne) en 184 !). H fit ses études de lycée à Lublin et s’inscrivit ensuite à Varsovie à la faculté des lettres. En 1874, il se rendit en Allemagne et fut reçu à Leipzig, en 1876, docteur de philosophie. De retour en Pologne, il se consacra définitivement à la littérature. D’ailleurs déjà, en 1870, avaient paru ses premiers articles ; depuis ce temps, il ne lâcha pas la plume. Il a écrit un nombre considérable d’articles de journaux ; parmi eux, ses feuilletons intitulés Liberum veto, pleins de verve, de mordacité et d’envolée poétique, sont célèbres dans toute la Pologne. Encore de nos jours, la revue hebdomadaire Prawda (la Vérité), qu’il a fondée en 1880 et qu’il a dirigée jusqu’à la fin de 1899, en publie un toutes les deux semaines. Mais, en dehors de cela, il a publié un cycle de nouvelles intitulé Pour la vie (trad. allemande et tchèque), et un autre portant le titre de Tragi-comédie de la Vérité, qui est un chefdVuvre. Nommons aussi Clément lioruta. Contes grecs, une série d’autres nouvelles, puis des drames remarquables : Aspasie, Au marché, la Belle, les Innocents ; la trilogie : les Ames immortelles, et surtout le drame philosophique : les Esprits (Duchy), qui renferme la synthèse de ses opinions très avancées. H est, en outre, auteur d’un ouvrage ethnographique : le Poète comme homme primitif (V. l’analyse dans Mittheilungen d. Anthrop. Cesellschaft in Wien, 1900, pp. 56-57). Swïetochowski vit à Varsovie où on a célébré, en 1895, son jubilé avec beaucoup d’éclat. V. Bigiel. SWIFT (Jonathan), écrivain anglais, né à Dublin le 30 nov. 1667, mort le 19 oct. 1745. Fils d’un homme de loi sans fortune, il fut élevé par un de ses oncles qui le fit entrer au Trinity Collège de Dublin, où il fut dégoûté par l’enseignement scolastique alors en vigueur et où il se distingua surtout par sa turbulence et sa mauvaise conduite. Il dit plus tard que son oncle lui avait fait donner l’éducation d’un chien. Recueilli, en 1690, par William Temple, il fut ordonné prêtre en 1695, bien qu’il n’eut guère de vocation et qu’il poursuivit les femmes avec une ardeur et une brutalité peu compatibles avec son caractère sacré. Il aidait Temple dans la préparation de ses mémoires, usait à loisir de sa vaste bibliothèque et commençait à écrire. Ses premiers essais The Baltle ofthe Bonks et The Taie of a Tub, qui circulèrent d’abord en manuscrit, dévoilèrent ses remarquables aptitudes pour la satire. Après la mort de son protecteur (26 janv. 1699), Swift continua à publier ses Mémoires (1700 à 1709, 5 vol.), puis il s’attacha à lord Berkeley. lord justice d’Irlande, dont il obtint, d’ailleurs par un véritable chantage, certains bénéfices, et sous son influence il écrivit des pamphlets du libéralisme le plus déterminé. En 1701, il fit la connaissance d’Esther Johnson (sa fameuse Stella) et vécut avec elle sur le pied de l’intimité la plus complète, sans qu’on ait pu, malgré les plus minutieuses recherches où se sont complu les érudits, arriver à découvrir si Stella avait été réellement la maitresse de Swift et s’il l’avait secrètement épousée. Swift, toujours à court d’argent, pétitionnait, intriguait pour obtenir de l’avancement. Il ambitionnait le siège épiscopal de Waterford qui lui fut refusé. Cette désillusion accrut encore son amertume naturelle. Il écrit des pamphlets dans le goût de Y Argument to prove the inconvenience of abolishing Christianity ou les Sentiments of a Church of England Man, où il tourne en ridicule et les déistes et les papistes et les presbytériens, ou encore sa Letter on the sacromental Test (1708) qui le met en froid, décidément, avec ses amis les whigs, qu’il accusait par ailleurs de ne pas savoir reconnaître ses services. Il vient à Londres, pour chercher à qui se donner et il coquette avec les tories. C’est de ce voyage que date le célèbre Journal tu Stella, où il raconte toute sa vie. Il voit Godolphin, Somers. Steele, Halifax, Harley. Le voilà tory renforcé ; il écrit entièrement VE.ramincr (1710-11), auquel Addison essaye en vain de répondre, donne Conducl of the Allies (1711). qui porte un coup fatal à la politique étrangère des whigs ; Windsor Prophecy qui met au désespoir la duchesse de Somerset convaincue d’avoir les cheveux rouges et d’avoir trempé dans le meurtre de son mari. Les tories triomphent, grâce à Swift qui, à son or-