Page:Grande Encyclopédie XXX.djvu/734

Cette page n’a pas encore été corrigée

SULZER — SUMATRA

— 71-2

taie dès l’âge de dix-sept ans, non sans avoir eu le temps de se perfectionner par d’utiles voyages jusqu’en France ( 1820), accompagné du maître de chant Lippmann. Dès 1825, il fut nommé premier hazan au grand temple de Vienne, poste qu’il a rempli pendant soixante ans. Là, sa science en composition musicale lui permit de composer des hymnes pour le service de la synagogue, et ses œuvres ont constitué les Schiré Zion (Vienne, 1845 et 1868, 2 vol.). Un autre recueil plus modeste est intitulé Dudaïm, petite série de chants liturgiques pour les écoles et les petites communautés. Par ces ouvrages, Sulzer a créé le chant synagogal moderne, approprié et rattaché aux mélodies traditionnelles. Ses publications, non moins que sa diction, ont fait l’admiration de bien des musiciens. Biol. : Illuslrirte Monatslief’te, tstii, II, ’-HS. — Jos. Wertheim, Kalender und Jahrbuch fur Isr&elûen ; Vienne, 1867, :i !8. — AcIoII’Brull, PopuUïr xvissenschaftl. Monatsblùlter, X, 66.

SULZERN (Lac de) (V. Daaren).

SU M AC (likus L.). I. Botanique. — Genre de la famille des Anacardiacées, tribu des Anacardiées, composé d’arbres ou d’arbrisseaux à feuilles alternes simples ou divisées, non stipulées. La tige et les feuilles laissent écouler un suc caustique ou résineux provenant de canaux sécréteurs situés dans le liber. Les (leurs, régulières, polygames monoïques ou dioïques sont disposées en grappes simples ou composées. Le calice, persistant, se compose de 4-6 sépales concrescents. La corolle est formée de 4-6 pétales libres. L’androcée comprend 4-10 étamines insérées à la base d’un disque très développé. Le pistil résulte de l’union de 3 carpelles, car on voit généralement trois styles, mais un seul ovaire se développe. Cet ovaire ne contient qu’un ovule. Le fruit est une drup,} sèche à noyau osseux. Le genre Sumac renlerme environ 120 espèces qui vivent dans la région méditerranéenne, au Japon, en Chine, sur l’Himalaya, en Australie, à Java et en Nouvelle-Guinée, dans l’Amérique du Nord et sur la chaîne des Andes. On utilise dans l’industrie le likus cotinus L. (Sumac des teinturiers ou Fustet), le likus Coriaria, le likus vernicifera L. et le likus succedanea. Le likus toxicoiendron L. (Sumac vénéneux, Arbre à poison, etc.) et le likus venenata L. sont des plantes vénéneuses très dangereuses. AV. Russell. IL Horticulture et Sylviculture. — Les plantes de ce genre jouent un rôle secon laire dans l’ornementation des jardins, mais elles ont cependant une physionomie assez originale pour mériter d’entrer dans la composition des bosquets ; elles sont, en outre, d’une rusticité à toute épreuve dans les milieux à sol ingrat et sec. L’espèce la plus commune, spontanée dans les bois du S.-E. de la France et de l’Europe méridionale, est le sumac des corroyeurs, likus Coriaria L., qui forme des buissons touffus à longues feuilles composées-pennées d’une verdure claire. On en fait parfois des haies qui sont assez jolies, mais qui ont l’inconvénient de trop s’élargir par drageonnement. Son rôle, comme plante à tanin, est plus important. Le tanin se trouve dans les jeunes rameaux, il sert à préparer les cuirs tins. La récolte du sumac des corroyeurs se fait en été ; les rameaux sont mis à sécher, puis réduits en poudre, d’une couleur jaune verdàtre et connue dans le commerce sous le nom de poudre de sumac. Cette espèce se propage d’elle-même dans les terrains calcaires secs où sa culture peut être facilement entreprise, en les plantant de drageous enracinés en pépinière ou de sujets obtenus de semis. Le R. pentaphylla Desf., des régions accidentées de l’Algérie où il croit mêlé aux Lentisques, se distingue à se> feuilles composées palmées. Il se recommande par son écorce riche en tanin et en matière colorante rouge que l’on emploie à la préparation des cuirs dits maroquins. Le sumac Fustet, /{. cotinus L., est un arbrisseau qui diffère sensiblement des précédents par son aspect. On le trouve assez fréquemment cultivé dans les arbusteries où il se fait remarquer par son joli feuillage simple et ses grappes ramifiées et chevelues qui lui ont valu le nom d’Arbre à perruque, et qui forment de beaux plumets terminaux rougeàtres. Cette espèce, spontanée sur Us collines sèches de la France méridionale, renferme dans ses tissus du tanin et une matière colorante jaune orangé ; elle est employée en teinturerie et au tannage des peaux. Le sumac amarante, /{. typhinaL., a des Heurs écarlates auxquelles succèdent de nombreux petits fruits rouges hérissés, disposés en grappes compactes, allongées, qui lui donnent un aspect original et le font entrer dans la composition des bosquets. G. Boyer.

III. Thérapeutique. — C’est surtout le Hh us toxicodendron qui a été étudié au point de vue médical. Appliquée sur la peau, la plante ou son suc produit une démangeaison violente, bientôt suivie de rougeur et de gonllement érysépélateux. Les émanations seules de la plante seraient capables de produire, à distance, des effets analogues. Quant à l’action interne, elle est assez douteuse ; à dose thérapeutique, tous les H’ius seraient des toniques astringents et auraient des propriétés fébrifuges. On les administre en infusion (1 à 2 gr. pour ISO d’eau bouillante), sous forme d’extrait aqueux (0,30 centigr.), de sirop (15 à 30 gr. par jour), ou de teinture (4 à 10 gouttes par jour), lin somme, ce médicament mériterait d’être étudié d’une façon plus précise et peut-être de reprendre place dans la thérapeutique. D r L. Lalov. SUMAROKOV ( Alexander-Petrovitch), poète russe (V. Soumarokov).

SUMATRA. Grande ile de la Malaisie, possession néerlandaise, située au S.-O. de la presqu’île malaise ou de Malacca ; 435.627 kil. q. (avec les îles entières vastes d’environ 10.000 kil. q.) ; 3.200.000 hab. en 1895. Coupée par l’Equateur, elle s’allonge du N.-O. au S.-E. entre 5° 38’ 4.7" lat. N. au Pedro Punt, 5° 58’ lat. S. au cap Tandjong Rata, du 92° 52’ 15" long. E. au Konings Punt à 103° 43’ 30 long. E., baignée au N. parle golfe du Bengale ou de Pégou, à l’O. par l’océan Indien, au S. par le détroit de la Sonde qui la sépare de Java, à l’E. par la mer de Java, la mer de Chine et le détroit de Malacca. La forme est celle d’un ovale allongé dont le grand ate mesure 1.760 kil. du N.-O. au S.-E., et la largeur croit du N. au S. depuis 160 jusqu’à 400 kil. Geocraphie physique. — Sumatra a pour épine dorsale une chaîne de montagnes parallèle à son grand axe qui longe la côte occidentale, cote abrupte, presque rectiligne, rongée par l’Océan. L’ait, moyenne de ces montagnes est de 1.200 m. ; la chaîne est souvent double ou triple, avec des chaînons transversaux délimitant des cirques intérieurs. Le noyau est formé de schistes cristallins et de quartzites traversés par des injections de granité et de porphyre ; ces terrains ou le métamorphisme est très accentué offrent des talcschistes, des micaschistes, des grès et calcaires paléozoïques, se rapprochant des terrains de la presqu’île malaise ; d’épais calcaires carbonifères les recouvrent en partie ; ils sont eux-mêmes surmontés de grès et de calcaires éocènes, de grès marneux et d’assises houillères de l’époque tertiaire. Ensuite survinrent les grandes éruptions volcaniques de Java et de Bornéo qui ont disloqué ces couches tertiaires, les ont recouvertes de coulées de diorite, d’andésite, de basalte, de lave, et dressé au-dessus de la chaîne (dite monts Barisan) une soixantaine de volcans, dont six encore actifs. Ces sommets, qui atteignent 3.766 m., dominent de très haut le reste de l’île. A l’E. des montagnes s’est formée la vaste plaine alluviale qui descend vers la dite orientale et se prolonge sous les Ilots par de vastes bancs de sable. La largeur de la zone montagneuse varie de 100 à 150 kil., celle de la plaine de 100 à 250 kil. — L’alignement montagneux, situé sur le prolongement des hauteurs birmanes d’Arakan et des Iles Andaman et Nicobar, commence par les îlots de Poulo-Brass (700 m.) et de Vaï (415 m.), puis sur la grande ile le volcan éteint de Selava Djanten ou Gouldberg (2.088 m.) ; le montMentelah (1.942 m.), le plateau d’Atjeh (Atchin), terminé à l’E. par le Tafelberg (1.600 m.). A l’O. de ce plateau, la grande chaîne