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principaux orateurs de son temps ; Cicéron le mentionne avec admiration ; — P. Sulpicius Ru fus, qui fut un des lieutenants de César d’abord en Gaule, plus tard en Espagne contre les chefs pompéiens Afranius et Petreius ;

— Ser. Sulpicius Ru fus, célèbre jurisconsulte, consul en 51 av. J.-C, prit alors parti pour César, et fit de même lors de la guerre civile après quelques hésitations, fut nommé proconsul en Achaïe (46) ; envoyé en négociateur auprès d’Antoine, il mourut en route (43). C’était un homme timide et pacifique, ami et correspondant de Cicéron, orateur renommé et jurisconsulte très apprécié ; il avait laissé 180 livres dont plusieurs subsistaient au temps de Pomponius ; il eut plusieurs élèves estimés ;

— P. Sulpicius Quirinius, contemporain d’Auguste, consul en 12 av. J.-C, puis gouverneur de la Syrie ; — enfin Sulpicius Apollinaris, grammairien du n e siècle de l’ère chrétienne, qui fut l’ami d’Aulu-Gelle et peut-être le maître de Pertinax. J. Toutain.

SULTAN. Mot arabe employé dans le Coran avec le sens de « force, puissance », et qui est le même que le chaldéen biblique choltan « domination, empire » du livre de Daniel. Le sultan Yémin-ed-dauleh Mahmoud, fils de Subuk-Tékin, de la dynastie des Ghaznévides (V. Perse, S Histoire moderne) est le premier qui porta ce titre, au lieu de celui d’Emir dont s’étaient contentés les princes qui, avant lui, avaient fondé des Etats indépendants sur le territoire de l’Iran ; néanmoins il ne le fit pas figurer sur ses monnaies ; Ibrahim est le premier de cette dynastie qui l’y introduisit (1509). D’après l’historien Ibn Khaldoun, Hàroùn er-Rachid en avait déjà décoré Djafar, fils de Yahya le Barmécide, pour indiquer qu’il avait la direction générale du gouvernement. Les khalifes abbasides le prenaient quand ils faisaient allusion à leur pouvoir temporel seul. Les Turcs Seldjoukides d’Asie Mineure portèrent également le même titre, qui passa à Osman, fils d’Ertoghrul, fondateur de l’empire ottoman, lorsqu’il reçut d’Ala-eddin III, souverain de Konia, l’investiture de la contrée de Seuyud. Depuis lors, les empereurs ottomans ont toujours porté ce titre et lui ont donné plus d’éclat qu’aucun de leurs devanciers. — En Turquie, le titre de sultan se donne également aux filles du souverain, mais dans ce cas il se met après le nom propre ; c’est de là qu’est venu le français sultane avec une terminaison féminine que le turc ne possède pas : Mihrimahsultane, Esma-sultane. Cl. Huart.

SULTANABAD. Ville de Perse, ch.-l. de la prov. d’Irak, à 1.840 m. d’altit. ; 3.000 hab. Grande exploitation de tapis. Elle a été fondée auxix e siècle. Une autre Sultanabad, dans la prov. de Khoraçan, est le ch.-l. du district de Turchiz, à 130 kil. S.-O. de Meched ; 5.000 hab. SULTANIEH. Ville de Perse, fondée à la fin du xm e siècle, àl’extrémité E. du plateau de Konghor-Euleng, par Arghoun Khan, de la dynastie des Mongols de Perse, et adoptée comme capitale par Euldjaïtou Khoda-bendè, qui y fit élever un superbe mausolée dont les ruines sont le seul édifice encore debout dans celte ville complètement ruinée par Tamerlan en 4381. Ce tombeau a été étudié, au point de vue de la technique architecturale, par Marcel Dieulafoy. Il a été construit, vers 1320, sur un plan octogone ; un dôme, engendré par la révolution d’une courbe brisée tournant autour de l’axe vertical, le surmonte. Le prisme octogonal formé par la partie basse est couronné d’une frise composée d’une inscription koufique et d’une rangée de stalactites ; au-dessous, le mur est percé d’un triforium dont la baie centrale est plus large que les deux autres ; sur chaque angle est posé un minaret. A l’extérieur, la coupole est revêtue de faïence bleu turquoise ; à l’intérieur, les briques son : cnileur crème, et les habitants du pays prétendent que la terre a été pétrie avec du lait de gazelle. Les voûtes des galeries supérieures sont peintes à la détrempe en gris et en rouge vineux, de façon à rappeler les vieux châles des Indes. On trouve encore, à quelque distance, les ruines d’un

— ’Il — SULPICIUS - SULZER

autre tombeau plus modeste et celles d’une mosquée. Au commencement du xix e siècle, Feth- Ali-Chah avait essayé de revivifier Sultanieh en y transportant ses quartiers d’été et en s’y livrant à la chasse avec toute sa cour ; Tombeau d’Euldjaïtou Khoda-bendè, à Sultanieh. mais à partir de la campagne des Russes en 1828, il trouva son emplacement trop rapproché de la frontière et y renonça. En 1817, il y avait reçu l’ambassade russe dirigée par le général Yermolov. CL Huart. Bibl. : Maurice de KoTZEBUË,Voi/a</e en Perse, trad. par Breton ; Paris, 1819. — M m ° Dieulafoy, ta Perse, la Chaldée et la Susiane ; Paris, 1887, p. 92. — Al. Gayet, l’Art persan, p. 151.

SULTANYYEH. Ancienne ville de Perse (V. Sultanieh).

SU LU M (Métrol. assyr.) (V. Poids et mesures, t. XXVI, p. 1185).

SULZBACH. Ville du Palatinat rhénan (Bavière) ; 5.462 hab. Pèlerinage iïAnnaberu ; mines de fer. Ce fut le ch.-I. d’une principauté de 1.028 kil. q. (en 1802). Le comté de Sulzbach cité au xi e siècle fut acquis en 1305 par les Wittelsbach (V.Bavière). Il donna son nom à une branche cadette du Palatinat-Neubourg (V. Palatinat), laquelle hérita du Palatinat électoral (1742), puis de la Bavière (1777).

SULZER (Jean-Georges), philosophe suisse, né à Winterthur le 5 oct. 1720, mort à Berlin le 27 fév. 1779. Il fut un des théologiens les plus renommés de la Suisse, devint professeur à Berlin en 1747 et membre de l’Académie royale des sciences. Principaux ouvrages : Allgemeine Théorie derschœnen Ktinsle (Leipzig, 1771-74, 2 vol. ; 2 e éd. 1786-88, 4 vol.), une autobiographie (1809) et des mémoires philosophiques.

SULZER (Salomon), né à Hohenems (Autriche) le 30 mars 1804, mort à Vienne le 18 janv. 1890, tua-an israélite, c.-à-d. non un simple chantre, mais un officiant chargé de célébrer le culte, de réciter à la synagogue la liturgie consacrée, selon le rite et les mélodies traditionnelles. Après avoir fait de bonnes études en littérature hébraïque, il s’adonna avec passion à la musique, surtout à l’étude du chant, développa la belle voix dont il était doué, apprit la composition sous la direction de Seyfried. Aussi fut-il investi du titre de hazan dans sa ville na-