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de saint Paul opposée à l’apôtre de la tradition, saint Pierre ; cette proposition semble excessive, et le livre des Philosophoumena, récemment découvert et attribué à Hippolvte, donne d’intéressants détails sur un certain Simon de Gitton, chef d’une section gnostique, qu’il y aurait lieu d’identifier à Simonie Mage. Une semble pourtant pas douteux que, dans une littérature postérieure (V. les Homélies Clémentines , les Reconnaissances, les Constitutions apostoliques, les Acla Pauli et Pelri), Simon n’ait été substitué à saint Paul dans les conflits qui surgirent entre les deux apôtres, notamment dans la dispute d’Antioche. « Saint Pierre, dit Stapfer, confond Simon à Antioche même... Puis il suit jusqu’à Home l’imposteur samaritain, qui s’est emparé de l’esprit de Néron. L’apôtre engage avec lui une lutte décisive en présence de l’empereur. Le magicien avait annoncé qu’il s’élèverait dans les airs ; il le fit, en effet, mais saint Pierre parvient à rompre le charme. Simon tombe lourdement et vient se briser aux pieds de Néron. » M. Vernes. Bidl. : Lipsius, Simon der Magier, dans Bibel Lexicon de Seheukel ; Leipzig, 1*75, t. V. — Ernest Renan, les Apôtres : Paris, 1866. — Ed. Stapfer, Simon le Magicien, dans l’Encyclopédie de Lichtenberger ; Paris, 1881, t. XI. SIMON Macchabée (V. Macchabée).

SI MON DE hé Sismondi (V. Sismonm).

SIMONE, peintre italien (V. Memmi).

SI MON IDE d’Amorgos, poète grec, fréquemment appelé Semonides, qui vivait dans l’île d’Amorgos vers 660 av. J.-C. Originaire de Samos, il fonda à Amorgos une colonie de cette ile. Il a composé deux livres de poèmes ïambiques dont on possède quelques fragments, en particulier un passage satirique sur les femmes. Ce qui reste de lui a été publié et commenté avec le plus de sûreté par Bergk dans ses Poêla ? lyrici greeci (Leipzig, 1882). SIMON IDE de Céos, célèbre poète grec, (ils de Léoprépès, né à Julis, dans l’ile de Céos, en 556 av. J.-C, mort à Syracuse en 467. C’est, avec Pindare, le plus illustre des poètes lyriques de la Grèce. Pendant son adolescence, il exerça la profession de maître de chœur à Carthée dans l’ile de Céos, enseignant aux enfants la poésie et la musique. Il composa d’abord des péans pour les fêtes d’Apollon et se rendit dans la Grande-Grèce. Plus tard, il vint vivre à Athènes à la cour des Pisistratides, Hippias et Hipparque, très accueillants pour les poètes ; il concourait pour les chants des fêtes publiques, et remporta ciiiquante-six v fois]e_p_rix ; il composait aussi des épinécies, chants de triomphe en l’honneur des vainqueurs des jeux ; il excellait dans les scolies ou chansons à boire, les chants pour la danse et surtout dans les thrènes ou chants de deuil composés à la mort des grands personnages et chantés à leurs funérailles : sa réputation est fondée principalement sur ses thrènes et sursesépigrammes dont la netteté et l’élégance sont remarquables. Après l’assassinat d Hipparque (514) par llarmodius et Aristogiton, Simonide quitta Athènes et se rendit en Thessalie à la cour de Scopas et d’Alevas, où il resta jusqu’à l’époque des guerres médiques : une légende veut qu’ayant célébré dans une ode la victoire de Scopas à une course de chars, Simonide s’entendit reprocher par le prince d’avoir consacré les deux tiers de son ode à Castor et Pollux : Scopas le renvoya à eux pour se faire payer le prix de son chant. Simonide, qui était assis à la table du festin, fut appelé peu après au dehors par deux jeunes gens au visage divin, et pendant qu’il était sorti la salle s’écroula, écrasant Scopas et ses convives. Dans la réalité, la ruine des Scopades ramena le poète à Athènes, violemment exaltée par les émotions patriotiques que Simonide partagea avec enthousiasme. Après la victoire de Marathon, il remporta le prix du concours poétique où il avait pour concurrent Eschyle (489) ; il célébra aussi le dévouement de Léonidas, et nous avons conservé une strophe de cette ode. On a reproché souvent à Simonide son avidité : il se faisait payer très cher et même d’avance. Ami du Spartiate Pausanias et de Thémistocle, le poète était recherché par les hommes les plus illustres de cette époque : il vivait dans l’Hellade et le plus souvent à Athènes. Simonide avait près de quatre-vingts ans quand il fut attiré à Syracuse par le tyran Hiéron en 476 ; il y vécut jusqu’à sa mort au milieu de la plus grande considération, avec son neveu Bacchylide et Pindare. Ce qui reste de ses œuvres a paru dans Bergk qui en a donné la meilleure édition dans Poeta- lyrici grœci (Leipzig, 1882). Simonide est bien le type du poète grec ; aussi savant et artiste qu’inspiré, chantant à la fois les bienfaits de la tyrannie et la grandeur des peuples libres, respectueux de la religion, il offre l’exemple de ce rare équilibre des facultés morales et intellectuelles qui distingue les sages antiques. Il ne semble pas avoir eu comme poète l’originalité d’Archiloque, la passion de Sapho, la profondeur et l’élévation de Pindare ; mais il les surpassait peut-être par la souplesse, la variété et l’élégance de son talent. SIMONIE. On la définit : la volonté déterminée, coluntas studiosa, le désir d’acheter ou de vendre des choses spirituelles, comme les sacrements, ou des choses tenant aux spirituelles, comme les bénéfices et les vases sacrés. Elle tire son nom de Simon le Magicien, qui offrit de l’argent aux apôtres Pierre et Jean, en leur demandant de lui donner la puissance de faire recevoir le Saint-Esprit par ceux à qui il imposerait les mains (Act. Ap., vin, 18-19). La plupart des anciens canonistes constatent que dès que l’Eglise eut des revenus, la simonie s’y introduisit, d’abord pour l’ordination, parce que, étant faite uniquement en vue d’un office déterminé, elle procurait alors les biens et les honneurs, qui furent attachés plus tard aux bénéfices ; ensuite pour la collation des bénéfices. — Le pape saint Grégoire indique trois manières principales de commettre le crime de simonie : 1° Munus a munit, remise ou promesse expresse ou tacite d’argent ou de tout autre objet faisant partie du domaine et du commerce des hommes ; 2 U Munus ab obsequio, récompense ou attente d’un service ; 3° Munus a lingua, lorsqu’un bénéfice est conféré, non à cause du mérite du sujet, mais à cause de la recommandation d’un tiers. — Tous les simoniaques, de quelque dignité ou état qu’ils soient, se trouvent excommuniés ipso facto. Leurs élections ou provisions sont nulles ; et leurs bénéfices, vacants et impétrables. — En matière de simonie, les décisions de la Pénitenceiie.du 9 janv.1819, du 9 août 1821 et du 9 janv. 1823, assimilent aux bénéfices les paroisses constituées en France, depuis la Révolution. En effet, au point de vue du clergé catholique, le traitement qu’il reçoit du gouvernement doit être regardé comme un revenu ecclésiastique. Cette opinion se fonde sur ce que, en légitimant par le Concordat la vente des biens de l’Eglise, Pie VII ne l’a fait qu’à raison de l’engagement, pris par le gouvernement, de procurer au clergé un traitement convenable. — Les monastères de femmes, quelque riches qu’ils soient, peuvent, sans simonie, exiger une dot des personnes qui demandent à y faire profession. La question est controversée en ce qui concerne les monastères d’hommes. Saint Alphonse de Liguori s’est prononcé pour la négative. — Pour notions connexes, V. Casuel, Confidence, Investitiré. E.-H. Voli.et.

SIMONIN (Wilhelmine Joséphine, (V. Fould [Adolphe-Ernest ] ).

SIMONIS (Eugène), sculpteur belge, né à Liège le Il juil. 1S10, mort à Bruxelles le 10 juill. 1882. Parti en 1829 pour Home, de retour en 1836, il fut professeur à l’Académie de Liège, puis à celle de Bruxelles. Ses sculptures à sujets antiques ont de la vie et du mouvement. 11 a fait plusieurs bustes de personnages marquants, notamment celui du roi Lcopold, et la statue colossale de Godefroy de Bouillon, qui orne la place royale de Bruxelles.

SIMONIS-Empis, auteur dramatique français (V. Empis). SIMONOSEKI (Akamagaseki). Ville maritime du Japon, à la pointe S. -0. de l’ile de Nippon, sur le détroit de Si-